Tai Chi Chuan

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Nous avons  regroupé ici les réponses aux questions les plus fréquentes concernant le Tai Chi Chuan (taijiquan 太极拳) et notamment le Tai-Chi style Chen.

Créateur du Tai-Chi Chuan - Chen Wang Ting avec Jiang Fa- Tai Chi LyonLes réponses que vous y trouverez vont parfois à l’encontre des idées reçues et s’élèvent à dessein contre les mythes. 

Elles sont iconoclastes dans l’acception étymologique du terme et brisent effectivement parfois les images oniriques des panégyristes d’un Tai Chi Chuan réinventé. 

Elles paraitront peut-être polémiques à certains. Elles ne sont de fait, par-delà les discours convenus et les approches commerciales trop souvent empruntes d’exotisme et de rêve, que l’expression de l’essence réelle du Tai Chi Chuan traditionnel.

Elles sont surtout le fruit de plusieurs années passées en Chine à apprendre auprès de maîtres qualifiés, de longues années de pratique, de recherches, et d’enseignement.

Le Tai Chi Chuan

Vous pouvez accéder directement à chaque réponse en cliquant directement sur la question spécifique, puis revenir directement au sommaire ci-contre pour passer à la prochaine question qui vous intéresse. Il est aussi possible de consulter le Glossaire des Termes du Tai-Chi qui donne une synthèse et renvoie vers les articles complets concernés par  le terme. Pour télécharger gratuitement les articles au format PDF et les vidéos du mois, il suffit de s’inscrire à l’Espace Abonnés.

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Pour des informations plus détaillées concernant l’histoire du Tai-Chi et la généalogie des différents styles, vous pouvez vous reporter aux quelques articles ci-dessous et à la page dédiée : Histoire du Tai Chi Chuan. Nous mettons aussi à disposition une Vidéos de Tai Chi à Télécharger  chaque mois.

Pour des renseignements sur les cours en soirée ou matinée à Lyon, voir Cours Tai Chi Lyon  ; pour la formation en week-end Formation Tai-Chi Week-end  ; pour les cours à Caluire Tai Chi Caluire  ; et pour les cours de Qigong à la Croix-Rousse et au Parc de la Tête d’Or Qi Gong Lyon.

Le Tai Chi enseigné à Lyon par l’association est le style originel, le Tai Chi style Chen traditionnel Xiaojia. Pour en savoir plus, voir l’article dédié à cet ancêtre commun à toutes les autres formes de Tai Chi Chuan:  Tai Chi originel) et ici pour les Cours de Tai Chi Lyon et Caluire  et Formation au Tai Chi en week-end. 

Questions et Réponses Tai Chi Chuan

Questions générales sur le Tai Chi Chuan

Quelle est la différence entre Taiji Quan, Tai Chi Chuan et Taichi Chuan ?
Quelle est la différence entre Tai Chi et Tai Chi Chuan ?
Qu’est-ce que le Tai Chi Chuan ?
Ce que le Tai Chi Chuan n’est pas ?
En quoi consiste concrètement la pratique du Tai Chi Chuan ?
Qu’appelle t-on exactement un art martial « interne » ?
Quels sont les rapports entre Tai Chi Chuan et méditation ?
Quels sont les liens entre Tai Chi Chuan et Médecine Traditionnelle Chinoise ?
Quels sont les liens entre Tai Chi et Yangsheng « Nourrir la Vie » ?
Le Tai Chi Chuan est-il lié au Kungfu et au Wushu ?
Quels sont les différents styles de  Tai Chi Chuan ?
Quelle est la différence entre Tai Chi et Qi Gong ? 
Les mouvements de Tai Chi portent-ils des noms ? 
Quelle est la forme originelle du Tai Chi ? 
Les femmes chinoises ont-elles toujours pratiqué le Taichi et le Kungfu ? 
La pratique du Tai Chi dans les parcs est-elle traditionnelle ?
Quels sont les dictons traditionnels du Taijiquan de Chenjiagou ?
Différence entre le Taijiquan des parcs et celui secret des cours intérieures
Qu’est-ce que la gongfu jia du Taijiquan style Chen ? (essence de la pratique)
Quelle place occupe le 1er mouvement du Taiji-Quan style Chen ? (jingang daodui Le Gardien des Cieux pile le Mortier)
Qu’est-ce que la Posture Préparatoire et pourquoi est-elle fondamentale ? (yü bei shi)
Quelle est l’origine du 1er Mouvement du Taiji-Quan style Chen ?
Quels liens entre Tai Chi et  Shaolin  ?
Que sont les « Quatre Jingang » du Taiji-Quan style Chen ?
Quel est le rôle des armes du Tai Chi ?
Qu’est-ce que le Qigong ?
Combien de temps faut-il pour apprendre le Taiji-Quan style Chen ?
Que sont les 13 Mouvements Essentiels du Taiji-Quan ?
La pratique personnelle du Tai-Chi en dehors des cours est-elle importante ?
Enseigner le Tai-Chi (1)
Enseignement du Tai-Chi (2)
Enseigner le Tai-Chi (3) à Chenjiagou
Chenjiagou Tai-Chi Dicton – Règles sans règles ?
Yang Luchan, aux origines du Tai-Chi Yang
Tai Chi Yang, histoire de la construction des mythes
Chen Fake, maître idéal du Tai Chi Chen. Mythes et réalités
Formation d’Enseignant de Tai-Chi – Devenir Professeur de Tai-Chi
Qu’est-ce que le Kungfu (Gongfu) ?

Questions sur la pratique du Tai Chi Chuan

Quel est le rôle de la respiration dans la pratique du Taichi Chuan ?
Pourquoi le Taichi se pratique t-il lentement ?
Il y a t-il une tenue (kimono) de Taichi ? 
A quelle vitesse doit-on pratiquer le Taichi ? 
Faut-il pratiquer seul ou en groupe ?
Que sont les Trois Coordinations du Tai Chi Chuan ? (dicton de Chenjiagou)
Quel rapport entre force et intention dans la pratique du Tai-Chi ?
Faire descendre l’énergie dans le dantian
« Rentrer la poitrine et étirer le dos »
Le Tai Chi est-il réellement efficace en combat ?
Le Tai Chi se pratique t-il en musique ? 
A quelle hauteur doit-on pratiquer le Taichi ?
Quelles sont les étapes de la pratique du Taichi ?

Aller plus loin sur le Tai Chi Chuan

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Questions générales sur le Tai Chi Chuan

Quelle est la différence entre Taiji Quan, Tai Chi Chuan et Taichi Chuan ?

Tai Chi Lyon - Taiji Tu Yin Yang Lai Zhi De - Yin Yang Il n’y en a aucune, ce sont simplement des translitérations différentes d’un même terme chinois 太极拳 taijiquan qui signifie littéralement « Poing du Taiji » ou « Boxe du Taiji ». La traduction littérale de « Boxe du Faite Suprême » que nous indiquions autrefois (emprunté au livre de C. Despeux) apparait avec le recul ne rien apporter à la compréhension et au contraire compliquer plus encore qu’elle n’éclaire.

La transcription phonétique initiée en 1958 en Chine et adoptée officiellement en 1979 est celle du « pinyin ». Avant cela, plusieurs systèmes coexistaient pour transcrire les caractères chinois (notamment le système français EFEO – Ecole Française d’Extrême Orient – et le système anglais dit Wade-Giles). Le pinyin est depuis devenu la norme internationale et l’on devrait donc désormais normalement transcrire le mot chinois 太极拳 par « taijiquan » au lieu de Tai Chi Chuan ou Taichi Chuan. Pour des raisons de commodité pour les locuteurs français peu habitués au système pinyin, nous utilisons toutefois ici les transcriptions plus anciennes de Tai Chi Chuan ou Tai Chi, plus naturelles pour les francophones.

La représentation ci-dessus est une version ancienne du Tai Chi introduite au 16ème siècle par le philosophe néo-confucianiste Lai Zhide.

Sommaire Tai Chi Chuan

Quelle est la différence entre Tai Chi et Tai Chi Chuan ?

taijitu-classique-tai-chi-yin-yang-symbole-taichi-degradeQuand il n’est pas utilisé comme simple abréviation de Tai Chi Chuan (comme cela se fait fréquemment en Chine), le terme Tai Chi fait référence au concept philosophique du Yin et Yang dont la représentation graphique  bien connue illustre leur complémentarité (et de fait surtout leur opposition, nous y reviendrons) . Si l’on excepte l’utilisation abréviative, le Tai Chi est un concept philosophique et le Tai Chi Chuan est le nom d’un style de Boxe dont les principes de pratique se conforment aux règles du Tai Chi. 

Comme nous le verrons, il serait en réalité plus judicieux d’appeler certaines pratiques du nom de Tai Chi (celles n’incluant aucun aspect martial) et de réserver l’appellation de Tai Chi Chuan aux formes traditionnelles (qui, si elles ne sont pas directement axées sur le combat, respectent pour le moins des principes structurels minimum). La représentation ci-dessus est la  version la plus connue du Diagramme Yin Yang (Taijitu) qui est la représentation graphique du Tai Chi. 

 Yin Yang Symbole Taijitu Taichi Symbole du Yinyang Cucuteni
Le premier diagramme Tai Chi – Yin Yang

Notons également en passant que, alors que l’Ecole du Yin Yang (yinyangjia) en Chine débute il y a environ 2 500 ans, la représentation la plus ancienne connue du Diagramme du Tai Chi lui est bien antérieure et date d’il y a plus de 6 000 ans (photo ci-contre). Elle a été retrouvée dans un site archéologique de la Culture Cucuteni (actuelles Roumanie et Ukraine) et, selon les dernières recherches académiques, auraient d’abord été une représentation graphique astronomique liée à l’utilisation du gnomon. Nous y reviendrons dans un article à venir sur le Yin Yang.

Sommaire Tai Chi Chuan

Qu’est-ce que le Tai Chi Chuan ?

Définition du Tai Chi Chuan

J’avais donné il y a quinze ans une définition et une formule synthétique devenue la devise du club , d’ailleurs souvent reprise in extenso sur internet, qui me paraissait bien résumer ce qu’est le Tai Chi Chuan (taijiquan 太极拳)

Tai-Chi-Lyon-Yin-Yang-Taijitu-Ancienne-Version-Lai-Zhi-De Le Tai Chi Chuan est à la fois un art martial, une technique de santé et un art de vivre.

J’ajouterais aujourd’hui volontier que cet art de vivre est au fond l’art du compagnon qui consacre sa vie à réaliser un chef-d’oeuvre. Contrairement au premier, le chef-d’oeuvre du pratiquant de Tai Chi ne lui est pas extérieur, il est à la fois l’artisan et l’objet du chef-d’oeuvre lui-même. Cet art est celui dans lequel intérieur et extérieur ne font qu’un. Cet art de vivre du Tai Chi est celui du perfectionnement continuel de la pratique elle-même.

Formulé en d’autres termes, la voie du Tai Chi est le chemin lui-même. Ce chemin là n’a pas de destination prédéterminée car il ne mène que là où l’on décide qu’il aille.

Certains parcourent le chemin un an ou deux sans regarder le paysage, d’autres pratiquent pendant 20 ou 30 ans sur le mauvais chemin et en sont réduit à ne voir qu’un paysage unique et monotone (i.e. pratique externe), pour les plus chanceux enfin il est le chemin d’une vie sur lequel, quand on l’arpente avec attention,  les paysages ne cessent de se varier au fur et mesure de la progression. Ce paysage intérieur ne se dévoile que si l’on le parcoure lentement.

Carte Chenjiagou-Shaolin Tai Chi Lyon Kungfu Shaolin New
64 km de Chenjiagou (berceau du Tai Chi) à Shaolin

Avec sa pratique lente et souple, le Tai Chi Chuan apparaît souvent à l’œil du béotien comme une gymnastique douce d’apparence inoffensive. Cet aspect extérieur cache pourtant, comme son nom « Boxe du Tai Chi » l’indique, qu’il est avant tout un art martial, et qu’il n’a été que cela pendant des siècles.

Il fait partie de la grande famille des Quan 拳 , des « Boxes Chinoises » (au même titre par exemple que le Shaolin Quan, le Baji Quan, le Xinyi Quan, ou encore le Yongchun Quan, plus connu sous son nom de Wingchun), c.à.d. du wushu 武术, les arts martiaux chinois (littéralement les « techniques martiales ») souvent désignés par le terme générique de Kungfu.

Voir la série d’articles consacrée à Histoire du Kungfu Wushu. 

Une partie des techniques du Tai Chi Chuan, ainsi qu’un grand nombre des noms de ses mouvements, sont d’ailleurs communs avec le célèbre Kungfu de Shaolin. Le monastère de Shaolin (au Mont Song dans la province du Henan) n’est situé qu’à quelques 60 kilomètres de Chenjiagou, le village de création du Tai Chi Chuan, ce qui a certainement très tôt facilité les échanges. Pour une traduction intégrale en français avec les caractères chinoise et le pinyin des noms des mouvements des trois branches du Tai Chi style Chen (Xiaojia, Laojia et Xinjia) avec leurs téléchargements au format PDF : Noms des mouvements du Tai Chi Chuan.  

Diagramme Tai Chi Yin Yang Taijitu Qigong Wushu Kungfu pinyin
Les deux aspects Yin et Yang du Tai Chi Chuan : Wushu et Qi Gong

Il fait partie des arts martiaux chinois internes. C’est cet aspect interne qui distingue notamment le Tai Chi Chuan de la vaste majorité des arts martiaux chinois (appelés à l’étranger Kungfu ou Wushu).

Nous reviendrons plus loin sur ce qu’il faut entendre exactement par art martial interne ainsi que sur l’efficacité martiale du Tai Chi Chuan.

Notons simplement pour l’instant que le Tai Chi Chuan traditionnel inclut deux aspects : interne et externe.

Le premier aspect –  interne, souple et yin 阴 – correspond à une pratique de type Qi Gong (qigong 气功), et le second –  externe, dur et yang 阳- à une pratique de type Kungfu (gongfu 功夫 ou Wushu 武术). 

Ces deux aspects opposés et complémentaires du Tai Chi Chuan sont illustrés par la figure du Taijitu (diagramme du Tai Chi) ci-dessus. 

En d’autres termes, si son objectif premier est bien à l’origine purement martial :

Tai-Chi-Lyon-Yin-Yang-Taijitu-Ancienne-Version-Lai-Zhi-De dans la pratique et son entraînement, le Tai Chi Chuan traditionnel est à la fois une pratique interne (de santé) et un art martial externe, ou, dit autrement, un Qi Gong et un style de Wushu.

Pour en savoir plus sur la pratique du Tai Chi, voir ici : En quoi consiste concrètement la pratique du Tai Chi ?

La situation actuelle du Tai Chi Chuan

La situation est bien différente aujourd’hui et, même si la plupart des enseignants continuent, pour des raison principalement commerciales, de présenter le Tai Chi Chuan comme un art incluant également un aspect martial, dans ses déclinaisons modernes, la finalité martiale du Tai Chi Chuan et l’entrainement en vu de cet objectif ont quasiment disparus de fait de l’enseignement.

Cette constatation est d’autant plus prégnante pour les formes de Tai Chi Chuan pratiquées à l’étranger où, qu’on le regrette ou que l’on s’en réjouisse, pratiquement aucune n’inclut d’entraînement martial digne de ce nom.

En Chine, le regain des cultures populaires nationales et le renouveau du Tai Chi Chuan traditionnel depuis une vingtaine d’année a partiellement permis de ressusciter l’aspect martial original de la pratique.

Sous une même appellation de « Tai Chi Chuan », on trouve ainsi aujourd’hui des pratiques qui vont dans les faits revêtir – selon les enseignants, les styles, les écoles et les lieux – des formes très différentes, chacune ayant un rapport plus ou moins lointain avec le Tai Chi Chuan traditionnel.

Rares sont celles qui regroupent à la fois les aspects internes et externes, certaines ne penchant quasi exclusivement que du côté externe, et d’autres uniquement du côté interne.

Les pratiques externes du Tai Chi Chuan

competition-tai-chi-en-chine-taichi-lyonDans la première catégorie, l’on trouvera ainsi des formes qui consistent essentiellement en une série de mouvements proche d’une gymnastique douce (mais sans principes bio-mécaniques fermement établis puisqu’ils n’ont pas été  à l’origine conçus dans cette optique), ou encore des formes sportives et esthétisantes (surtout en Chine avec notamment les formes de compétition enseignées dans les universités des sports).

Ces formes sont dépourvues des deux aspects essentiels du Tai Chi Chuan traditionnel et ne comprennent ni aspect martial, ni aspect interne.

Au final, ce qui distingue le plus les premières d’une simple gymnastique est surtout le nom qu’il leur ai donné, l’enchaînement de mouvements et la tenue chinoise des pratiquants et/ou de l’enseignant.

Quant aux formes sportives et de démonstration du Tai Chi Chuan, elles se rapprochent de fait beaucoup des pratiques modernes du Kungfu Wushu dont elles partagent à la fois l’objectif premier d’une chorégraphie esthétisante et… l’inutilité martiale concrète.

Avec ses postures très basses, ses mouvements amples et ses changements de rythme, ce sont néanmoins celles qui impressionnent le plus les néophytes qui voient dans ces démonstrations la preuve vivante de l’aspect martial du Tai Chi Chuan.  

Les pratiquants avertis d’arts martiaux de contact (boxe thai, MMA) comprennent eux généralement assez rapidement que ce n’est que poudre aux yeux.

cours de tai chi a chenjiagou henan chine enfants vieux maitres chinois style chen taichi lyonA l’inverse, la pratique du Taijiquan style Chen de la « Petite Forme » (Xiaojia) avec ses posture hautes, ses gestes ramassés et sa simplicité apparente, n’a l’air de rien et ne risque pas d’impressionner qui que ce soit. 

La Xiaojia est pourtant non seulement la plus traditionnelle et ancienne de toutes les variantes du style Chen, mais également celle réellement la plus tournée vers l’efficacité martiale de toutes les formes de Tai Chi Chuan. Voir l’article sur le Tai Chi originel. Nous consacrerons un article dédié à l’aspect martial du Tai Chi (Quelle est l’efficacité martiale réelle du Tai Chi ?)

Les pratiques « internes » et théoriques du Tai Chi Chuan

A l’opposé de ces formes édulcorées purement externes, d’autres tombent dans l’excès inverse et ne voient dans le Tai Chi Chuan qu’un art purement interne, quasiment déconnecté de toute réalité physique.

Ils en viennent alors à appeler Tai Chi Chuan ce qui n’est souvent plus qu’une forme maladroite de Qi Qongou parfois encore une pratique méditative que l’on tente arbitrairement de recaser dans des mouvements empruntés au Tai Chi. Ce type de pratique tend également souvent à parer la pratique d’atours théoriques.

Afin d’asseoir leur légitimité par delà la pratique, ces enseignements se gargarisent en effet facilement de grands mots et font souvent référence, avec plus ou moins de bonheur et de précision, à la médecine traditionnelle chinoise.

On y entend beaucoup parler d’énergie, de Qi, de développement personnel, d’écoute de soi, de relaxation bienfaisante, de lien entre le corps et l’esprit,.. Ces formes sont parfois tellement déconnectées de tout support physique, et donc de tout mouvement, qu’il arrive parfois que certains proposent des formes de Tai Chi Chuan… couché.

Appeler du nom de Tai Chi Chuan ces pratiques new-age – à l’occasion inspirées de méthodes comme la sophrologie ou Feldenkrais puis revitalisées à la sauce terminologique chinoise pour une touche d’exotisme et de mystère  – est plus qu’un abus de langage, c’est véritablement de la tromperie sur la marchandise.

De la même manière, vouloir à tout prix lier le Tai Chi avec la médecine chinoise relève de la supercherie (voir Quels liens entre Tai chi et médecine Chinoise).

Bien qu’elles ne soient pas à proprement parler nuisibles (si tant est qu’un minimum de structure corporelle soit respectée dans l’enseignement), il convient de garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas de Tai Chi Chuan.

Le problème est alors pour le profane, pour qui il est quasiment impossible de se faire une idée précise de ce qui l’attend, d’arriver à choisir un enseignement qui corresponde à ses objectifs et qui le satisfasse.

Sommaire Tai Chi ChuanEnregistrer

Ce que le Tai Chi Chuan n’est pas ?

Les clichés surannés et les images d’Epinal autour du Tai Chi (et de toutes les pratiques « exotiques » en général) ayant la vie dure, il est intéressant de remettre un peu de raison en examinant ce que le Tai Chi n’est pas.

La liste suivante de ce qui est parfois pensé ou affirmé à tort à propos du Tai Chi Chuan n’est bien entendu pas exhaustive mais reflète une partie des croyances communes. 

Pour ceux qui souhaiteraient commencer à pratiquer et s’apprêtent à choisir un club ou un enseignant, cette liste peut aussi constituer un petit guide de survie pour tenter d’y voir plus clair, et permettre de discerner le bon grain de l’ivraie dans la jungle des assertions diverses et parfois contradictoires de ce qu’est supposé être le Tai Chi.

Le Tai Chi traditionnel n’est pas : 

  • pas une technique de développement personnel, 
  • pas une gymnastique douce, 
  • pas une pratique en pyjama (ou kimono), 
  • pas une spiritualité ni une sagesse, 
  • pas une pratique énergétique, 
  • pas lié à la médecine traditionnelle chinoise, 
  • pas taoïste, 
  • pas magique ni mystérieux, 
  • pas une simple forme de qigong, 
  • pas non plus une méditation ni une pratique contemplative, 
  • l’imitation des animaux… 

Voyons maintenant rapidement les raisons pour lesquelles le Tai Chi n’est rien de tout cela : lire l’article  Tout ce que le Tai Chi n’est pas. 

Sommaire Tai Chi Chuan

En quoi consiste concrètement la pratique du Tai Chi Chuan ?

Pour être précis, il faudrait idéalement distinguer les types de pratique selon le niveau atteint par le pratiquant, car celles-ci peuvent en effet être très différentes. Nous détaillerons celles-ci dans un article dédié (Les étapes de la pratique du Tai Chi).

Il faudrait également différencier le travail à mains nues (en solo), du travail des armes (épée, sabre, hallebarde,..) et du travail à deux (tuishou, « pousser-mains », avec ses différentes déclinaisons). Voir Stage de Tuishou à Lyon.

La pratique des armes et du tuishou ne viennent traditionnellement qu’après la première étape, celle de l’entraînement des taolu, les enchaînement en solo – entièrement maîtrisé.

Le premier enchaînement (yilu 一路) est même le plus fondamental car il est celui qui permet de développer son gongfu (kungfu), c.à.d son habilité devenue une seconde nature.

Voir la série d’article consacrée à l’ Histoire du Kungfu Wushu  (gongfu) ? 

Pour néanmoins donner une idée à ceux qui ne connaissent pas le Tai Chi Chuan de ce en quoi consiste le coeur de son entraînement :

Tai Chi Lyon Yin Yang Taijitu Ancienne Version Lai Zhi De - Diagramme Taichi Dans la première phase de l’apprentissage, le Tai Chi Chuan consiste en la pratique lente d’un enchaînement codifié de mouvements d’origine martiale. Son objectif premier est la coordination parfaite du corps dans sa globalité par l’équilibre des contraires (interne-externe, haut-bas, droite-gauche, proximal-distal) qui permet de « garder le centre » et la capacité à toujours être en situation de changement aisé.

Le résultat obtenu est notamment que « lorsqu’une partie du corps bouge, tout le corps bouge ».

Sommaire Tai Chi Chuan

Qu’appelle t-on exactement un art martial « interne » ?

La culture et la langue chinoise s’attache souvent, par un processus parfois appelé parallélisme, à décrire la réalité par une opposition entre deux termes opposés (dont le binôme le plus connu est celui du Yin Yang). Ainsi, dans domaine des arts martiaux chinois, distingue t-on les arts martiaux externe 外家拳 waijia quan, des arts martiaux internes 内家拳 neijia quan (dont fait partie le Tai Chi Chuan).

Le premier regroupe tous les arts martiaux poings-pieds classiques, généralement appelés Kungfu dans les pays occidentaux, dont les méthodes d’entraînement (et même une grande partie des techniques fondamentales) sont peu ou prou les mêmes que celles d’arts martiaux plus connus comme le Karaté ou le Taekwondo.

Le second groupe se distingue du premier non pas dans sa finalité, mais par les moyens de l’atteindre. C’est à cette seconde famille, celle des arts martiaux internes, qu’appartient le Tai Chi Chuan. Cette approche particulièrement originale de la pratique martiale est unique à la culture chinoise.

Pour lire la suite, consulter directement l’article dédié  : Qu’est-ce qu’un art martial interne ?

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Quels sont les rapports entre Tai Chi Chuan et méditation ?

Comme nous l’avons indiqué plus haut (Ce que le Tai Chi n’est pas ), le Tai Chi n’est pas une méditation en mouvement ni une pratique contemplative  et il  est même, dans ses principes, en quelque sorte l’inverse d’une méditation, tant dans ses objectifs que ses méthodes.

Tai Chi et Médiation - Méditation Assise Bouddhiste Zen - Tai Chi LyonLes méditations qui s’approcheraient le plus de la pratique du Tai Chi sont celles dites de la « pleine conscience » qui recommandent de porter son attention sur le moment présent et les sensations intérieures.

La différence fondamentale, de taille, est que ce type de méditation est contemplative et passive, le méditant étant en quelque sorte un simple observateur de lui-même.  

Le pratiquant de Tai Chi utilise lui la connaissance des sensations intérieures en vue d’un objectif précis et il travaille consciemment et volontairement sur ces sensations. C’est tout le travail, fondamental dans la pratique du Tai Chi, de l’intention.

Lire la suite de l’article : Quels sont les rapports entre Tai Chi et méditation ? 

Sommaire Tai Chi Chuan

Quels sont les liens entre le Tai Chi Chuan et la Médecine Traditionnelle Chinoise ?

Au risque de surprendre, la réponse la plus concise est de dire qu’il n’y en a pratiquement aucun. Tai Chi Chuan et médecine traditionnelle chinoise (MTC) sont deux activités bien distinctes qui n’ont aucun lien historique l’une avec l’autre mais partagent simplement une terminologie et un référentiel culturel commun.

Historiquement, la raison est simple, le Tai Chi Chuan n’est sorti du village de Chenjiagou (son lieu de naissance) qu’à la fin du 19ème siècle et est resté longtemps confiné dans un cercle très étroit de pratiquants d’arts martiaux. Son succès et sa diffusion à grande échelle est très récente et il n’a donc en rien influencé la médecine traditionnelle chinoise.

Contrairement aux idées reçues, le Tai Chi Chuan ne s’est pas non plus inspiré de la médecine chinoise, ni même de ses principes théoriques. Le Tai Chi Chuan n’a en effet jamais été théorisé avant qu’un lettré de la famille Chen,  Chen Xin (1849-1929), n’écrive le premier livre sur le Tai Chi Chuan originel au début du 20ème siècle. 

C’est à ce moment là seulement, très tardivement donc, que l’art martial du clan commencera à être raccroché à des concepts théoriques et sera encapsulé dans un modèle théorique existant, celui de la conception du monde selon les principes du Yin Yang et du Tai Chi.

Pour lire la suite, consulter directement l’article dédié aux liens entre Tai Chi et médecine chinoise : Tai Chi et Médecine Chinoise Traditionnelle (MTC)

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Quels sont les liens entre Tai Chi et Yangsheng « Nourrir la Vie » ?

Le Tai Chi est fréquemment présenté comme une discipline de santé qui, par delà sa dimension martiale, ferait partie intégrante de la branche de la médecine chinoise traditionnelle dite Yangsheng 养生 (« nourrir la vie »), celle regroupant  les méthodes de prévention des maladie et « d’entretien de la vie ».

La réalité parait être tout autre.

Lire article complet consacré à ce sujet ici : Liens entre Tai Chi et Yangsheng.

Sommaire Tai Chi Chuan

Le Tai Chi Chuan est-il lié au Kungfu et au Wushu ?

L’histoire et le développement du Tai Chi Chuan sont intiment liés à ceux des autres arts martiaux chinois (appelés kungfu 功夫 ou wushu 武术). La connaissance de cet environnement est indispensable à une bonne compréhension de l’histoire du Tai Chi Chuan et de ses liens avec le kungfu et le wushu.

Il faut notamment bien garder à l’esprit qu’avant une époque récente les deux n’étaient pas séparés. L’objectif de la série d’article consacrée à l’histoire du kungfu et du wushu est précisément de décrire ces éléments indispensables de contextualisation.

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Wushu lutte chinoise 角力 mandchou mongole kung fu
Concours annuel d’été de lutte chinoise

Depuis qu’ils ont été popularisés, mythifiés et spiritualisés sous cette appellation – notamment par les films de Bruce Lee dans les années 1960 et la série télé avec David Carradine dans les années 1970 – les arts martiaux chinois sont habituellement appelés kungfu (gongfu 功夫) dans le grand public occidental.

Si l’on voulait donner une traduction plus pertinente de « art martial » en chinois moderne, il paraitrait de prime abord plus approprié d’utiliser le terme wushu 武术 signifiant littéralement « technique martiale ».

Nous verrons toutefois que wushu n’a historiquement pris ce sens que tardivement, que le terme est aujourd’hui à réserver à un seul aspect des arts martiaux chinois, celui du domaine sportif moderne, et, qu’en outre, les arts martiaux traditionnels sont eux désignés par un autre mot.

Si l’on s’en tient à l’étymologie ainsi qu’à l’acception chinoise moderne du mot, le kungfu (gongfu) 功夫 n’a de fait lui aucun lien spécifique – et a fortiori encore moins exclusif – avec les arts martiaux. L’on parle ainsi couramment en Chine de gongfucha 功夫, littéralement le « gongfu du thé » pour désigner la « cérémonie du thé » (celle principalement pratiquée dans sud de la Chine).

En examinant l’évolution du terme kungfu dans le temps et les conditions historique de son émergence, force est de constater que le lien fait à l’étranger entre le mot kungfu et les arts martiaux – tout comme d’ailleurs son emploi courant en Chine en dehors de ce sens martial – sont très récents et qu’il possédait il y a peu encore un sens bien différent.

[Lire la suite] : Le Tai Chi dans l’histoire du Kungfu et du Wushu.

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Quels sont les différents styles de  Tai Chi Chuan ?

Il n’y avait à l’origine qu’une seule forme de Tai Chi Chuan, celui créé au 17ème siècle par Chen Wang Ting 陈王庭 à Chenjiagou (village de la province du Henan). Cet art martial ne portait alors pas encore le nom de Tai Chi Chuan et était simplement appelée «Boxe Longue» (Chang Quan 长拳).  

Gardé secret pendant deux siècles, ce n’est qu’au 19ème siècle que le Tai Chi Chuan va être partiellement enseigné à un étranger extérieur au clan et au village. Ce sera la naissance du premier style, le style Yang, différent de la version originale de la famille Chen dorénavant appelé « style Chen »

On distingue généralement cinq styles principaux de Tai Chi Chuan (Taiji Quan) :

•    Tai Chi style Chen ou Tai Chi Chen (陈氏太极拳 taijiquan style Chen), qui est l’ancêtre commun dont dérivent les autres styles,

•    Tai Chi style Yang ou Tai Chi Yang (杨氏太极拳 taijiquan style Yang),

•    Tai Chi style Wu ou Tai Chi Wu (吴氏太极拳 taijiquan style Wu),

•   Tai Chi style Wu ou Tai Chi Wu-Hao (武氏太极拳 taijiquan style Wu), parfois appelé Wu-Hao,

•    Tai Chi style Sun ou Tai Chi Sun (孫氏太极拳 taijiquan style Sun).

On y ajoute également aujourd’hui un sixième style qui est une variante du Tai Chi style Chen appelée Tai Chi style He (和氏太极拳 taijiquan style He) ou encore 

•    Tai Chi style Zhaobao (忽靈太极拳 taijiquan style Zhaobao).

Lire l’article complet dédié à l’origine du Tai Chi et la genèse des différents styles est ici :  Histoire du Tai Chi – Origines et styles  ainsi que celui sur le Tai Chi originel. 

Pour se faire une idée plus précise des différences concrètes dans la pratique entre les différents styles, voir  notre collection de plus de 150 vidéos, classées par styles et par maîtres : Vidéos Tai Chi Chuan 

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Quel est la différence entre le Tai Chi et le Qigong ?

Notons tout d’abord que le terme Qigong 气功 est un terme générique récent mis à l’honneur pour des raisons nationalistes par le gouvernement communiste dans les années 1950 (poursuivant en cela la mise en valeur commencée par les nationalistes du Guomingtang) et qu’il regroupe des pratiques disparates issues aussi bien de pratiques religieuses que de celles des forains, des troupes de théâtre et des acrobates ambulants de la Chine ancienne.

Si l’on réduit le champ du Qigong à ses pratiques corporelles méditatives, gymniques et d’entretien de santé, le « Qigong » est alors le nom moderne des pratiques autrefois connues sous le nom de yangsheng 养生 (« nourrir la vie »), c.à.d. toutes les techniques d’entretiens de la vie, et plus particulièrement la branche la plus corporelle appelée daoyin 导引 « conduire et guider ».

Sur les liens entre Tai Chi et les techniques de santé et de prévention (Yangsheng « nourrir la vie ») et ses développements modernes, voir l’article Liens entre Tai Chi et Yangsheng. 

Tai Chi et Qigong sont généralement présentées comme des techniques différentes. En réalité, le Tai Chi est une forme de Qi gong. Il est même considéré en Chine comme la version la plus aboutie, mais aussi la plus exigeante, des Qigong.

Voir aussi Le Tai Chi n’est pas une simple forme de Qi Gong.  et les cours de Qigong à la Croix-Rousse et au Parc de la Tête d’Or  Qigong Lyon.

Comme nous l’avons vu précédemment, le Tai Chi inclut et combine en effet deux aspects, un aspect interne (Qi Gong) et un aspect externe (art martial). L’aspect Yin 阴 du Tai Chi est le Qi Gong et son aspect Yang 阳 est le Wushu (art martial).

Sous son aspect Qi Gong, le Tai Chi a hérité des meilleures techniques de méditation, de visualisation et de développement du sens proprioceptif des pratiques Bouddhistes et Taoïstes (celles de l’alchimie interne).  Sous son aspect externe et martial, il est le dépositaire des techniques les plus efficaces des arts martiaux chinois selon la synthèse faite au 17ème siècle par le Général Qi Jiguang.Diagramme Tai Chi Yin Yang Taijitu Qigong Wushu Kungfu pinyin

Comme nous l’avons noté plus haut l’aspect yin 阴 – interne, souple, lent, travail de l’intention et du sens proprioceptif – du Tai Chi correspond à une pratique de type Qi Gong (qigong 气功). 

Son aspect  yang 阳 – externe, structurel, rapide, dur – correspond lui à une pratique de type Kungfu (gongfu 功夫 ou Wushu 武术). Ces deux aspects opposés et complémentaires du Tai Chi Chuan sont illustrés par la figure du Taijitu (diagramme du Tai Chi) ci-dessus.

En d’autres termes,  le Tai Chi est une forme de Qi Gong dynamique, qui, en plus des bénéfices pour la santé procuré par un Qi Gong, poursuit un objectif martial et dont chaque mouvement possède une application martiale précise.

En outre, en termes pratiques, comparés aux autres Qigong dynamique, les formes et les enchaînements de mouvements pratiqués dans le Taijiquan sont généralement plus longs que les séries de mouvements réduites utilisées par les Qigong dynamiques. Bien que moins puissants et profonds que le Tai Chi, les Qi Gong demandent moins d’effort de mémorisation et sont techniquement beaucoup plus simple.  

L’on dit habituellement que si le Tai Chi permet de trouver  » le calme (intérieur) dans le mouvement (externe) « , les Qigong s’attachent à trouver  » le mouvement (interne) par le calme (extérieur) « . Ce dicton nous paraît surtout justifié pour les Qigong statiques.

Dans ses version modernes, on peut même dire que sous ce terme syncrétique de Qi Gong on regroupe désormais à peu près tout et n’importe quoi. On voit ainsi couramment appeler de ce nom tout ce que l’on veut tant que le public pense y trouver des techniques corporelles (parfois pseudo-spirituelles) « traditionnelles » chinoises.

Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’en Chine, après avoir connu une véritable « fièvre du Qi Gong  » dans les années 1980, les excès et les désillusions  des promesses non tenues ont conduit à une raréfaction extrême du nombreux pratiquants de Qigong.

A l’inverse, le Tai Chi connait depuis une quinzaine d’année un véritable engouement, notamment dans ses version traditionnelles, c.à.d. celles du Tai Chi style Chen à l’origine de toutes les autres. Ces dernières années ont d’ailleurs vu une reconnaissance de plus en plus forte de la Xiaojia (« Petite Forme »), la plus ancienne pratique du Tai Chi style Chen.

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Les mouvements de Tai Chi portent-ils des noms ?

Oui, chaque enchaînement (taolu) est décomposé en « mouvements » – en réalité des suites courtes de mouvements et de changements entre des postures – dont chacun porte un nom précis. Comme souvent dans la culture chinoises, ces noms sont très imagés. Certains noms sont communs à plusieurs styles (comme c’est le cas pour Dan Bian  » Simple Fouet  » présenté dans le paragraphe précédent), d’autres sont spécifiques à un seul style.

Pour découvrir les noms des mouvements du Tai Chi style Chen voir notre article dédié qui inclut les noms chinois, la traduction en français et le pinyin pour ses trois branches principales Xiaojia « Petite Forme », Laojia « Vieille Forme » et Xinjia « Nouvelle Forme » : Nom des mouvements du Tai Chi style Chen. 

Tai Chi Lyon Taijiquan style Chen Noms des Mouvements XiaoJia Yilu

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Quelle est la forme originelle du  Tai Chi Chuan ?

La forme originelle du Tai Chi Chuan –  celle aujourd’hui appelée « Petite Forme »  du Tai Chi style Chen ou xiaojia (陈氏太极拳小架 taijiquan style chen xiaojia) – est étonnamment la plus méconnue des formes de Tai Chi. 

Ce paradoxe apparent s’explique en réalité aisément lorsque l’on sait qu’elle fut la plus conservatrice et traditionnelle dans sa transmission et qu’elle a été la dernière à ouvrir son enseignement à des personnes extérieures au clan.

Un adage bien connu du village de Chenjiagou (lieu de création du Taijiquan) résume bien à lui seul cette mentalité traditionnelle :

小架不出门 xiaojia bu chu men 

« la Petite Forme ne passe pas la porte » c.à.d qu’elle reste dans la famille, et par extension, dans le clan et dans le village.

Le dicton s’entend en réalité aussi comme « contrairement à l’enseignement des autres styles et des autres écoles du style Chen (c.à.d. la Vieille Forme et la Nouvelle Forme du style Chen) », qui sont eux transmis à des personnes extérieures au clan Chen et au village.

Lire la suite de l’article : Tai Chi originel, la Petite Forme du Taijiquan style Chen. 

L’article retrace l’évolution synthétique du Tai Chi originel et celle des styles qui en découlent.  Nous y voyons également comment l’ouverture récente de l’enseignement du Tai Chi Chuan originel à des membres extérieurs au clan a conduit en une dizaine d’années à un formidable plébiscite parmi les pratiquants  avancés des autres formes du style Chen, qui y viennent en nombre toujours plus important.

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Les femmes chinoises ont-elles toujours pratiqué le Taichi et le Kungfu ?

chinoises kungfu Femmes guerriere chineFemmes chinoises et taichi et kungfu, mythe ou réalité ? A en croire la vulgate, les femmes chinoises ont depuis toujours pratiqué le kungfu, le tai chi et les arts martiaux. C’est du moins l’idée que le soft-power chinois, notamment par ses productions cinématographiques, tente de promouvoir à la fois en interne et sur la scène internationale. Sur cette dernière, la Chine s’appuie aussi largement sur les milieux académiques et médiatiques étrangers pour légitimer cette réinvention du roman national chinois.

Nous verrons dans cette série d’articles que, hors exception venant confirmer la règle, ce ne fut pourtant jamais le cas et que, traditionnellement, les femmes chinoises ne pratiquaient ni le kungfu ni les arts martiaux.

Dans ce premier article, à partir de l’exemple symptomatique de la légende de Mulan, nous retracerons l’origine de cette réécriture récente de l’histoire qui trouve sa source dans les milieux nationalistes et conservateurs du début du 20ème siècle. Nous aborderons, dans un deuxième temps, les raisons – dont une fondamentale – qui rendaient, en tout état de cause, la pratique du kungfu par les femmes socialement et physiquement impossible.

Lire la suite : Femmes Chinoises et Kungfu et Taichi.

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La pratique du Tai Chi dans les parcs est-elle traditionnelle ?

tai chi parc lyon arbres villes chine wenxianLa pratique du Tai Chi dans les parcs en Chine apparaît en effet souvent aux yeux du grand public occidental comme allant de soi. Rien ne serait plus traditionnel pour les Chinois que de s’entraîner au Tai Chi dans les parcs. Vu de l’oeil du béotien, du touriste de passage en Chine ou du spectateur de reportages TV, ce serait même à se demander si le Tai Chi se pratique ailleurs que dans les parcs.

Cette croyance est devenue tellement prégnante que la pratique du Tai Chi dans les parcs est parfois même présentée en Occident comme un argument commercial et un gage d’authenticité de l’enseignement. Suivant une logique voulant que si cela se fait effectivement traditionnellement ainsi en Chine, c’est qu’il doit y avoir de bonnes raisons, que c’est nécessairement positif, et qu’une pratique authentique du Tai Chi ne peut donc avoir lieu que dans les parcs. Mais qu’en est-il vraiment ?

Nous verrons que non seulement la pratique du Tai Chi dans les parcs n’est pas traditionnelle, mais qu’elle est, à l’inverse, extrêmement récente, qu’elle ne concerne que des formes urbaines et modernes de Tai Chi, et que, sauf cas exceptionnels, elle est, dans tous ses aspects, proprement anti-traditionnelle. 

Lire l’article complet : Tai Chi dans les Parcs (1) : Traditionnel ou effet trottinette ?

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Quel sont les dictons traditionnels du Taijiquan de Chenjiagou ? 

Comme toutes les pratiques traditionnelles, la transmission et l’enseignement du Taijiquan style Chen à Chenjiagou (lieu de création du Taijiquan) se faisait, et se fait encore essentiellement, de manière orale. Afin de faciliter la mémorisation des grands principes de la pratique, un grand usage y est fait de dictons et maximes.

Chenjiagou Taijiquan Dicton 1 Style Chen Trois Segments CorpsCes dictons sont malheureusement souvent mal compris ou interprétés de manière erronée.  On trouve en effet de plus en plus fréquemment certains de ces dictons du Taijiquan de Chenjiagou cités sur internet. Ils sont parfois simplement cités tels quels par des Occidentaux souhaitant se donner un peu de consistance à moindre frais en tentant d’impressionner les internautes avec des copier/coller de quelques caractères chinois piochés de-ci, de-là, au gré de leurs pérégrinations sur la toile.

Ce vernis culturel superficiel est non seulement inutile et trompeur mais peut de surcroît induire les lecteurs à commettre des contresens sur la signification réelle de ces dictons. L’une des mésinterprétations les plus classiques est celle qui consiste à confondre les moyens et les objectifs, c.à.d. à prendre la description par le dicton d’un résultat en le prenant pour une façon de pratiquer.

Mais ce n’est pas la seule et cela est d’autant plus regrettable que ces dictons du Taijiquan de Chenjiagou peuvent être, quand on connaît leur signification, d’une grande utilité et un complément précieux aux règles purement prescriptives de la pratique.

Nous examinons ces dictons du Taijiquan style Chen dans une série d’articles dédiés  à leur explication.

Le premier article de cette série porte sur les fonctions respectives des Trois Segments  et notamment celles des membres supérieurs 梢节领 中节随 根节摧 : Taijiquan Chenjiagou Dicton N°1 – Les Trois Segments. 

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Le Taijiquan traditionnel des parcs et celui secret des cours intérieures

Nous avons vu dans la première partie de cet article que la pratique du Tai Chi Chuan dans les parcs était en Chine (tout comme celui que nous dispensons à Lyon au Parc de la Tête d’Or), un phénomène très récent. Débuté au milieu des années 1990, il a d’abord été cantonné aux grandes villes de la côte Est, s’est ensuite étendu aux villes secondaires, puis récemment aux chefs-lieux de district. Nous y avons également vu que, sauf cas exceptionnel, les styles de Taijiquan pratiqués dans les parcs étaient des formes modernes simplifiées du Taijiquan.

Mais il y plus, et plus important encore. Nous verrons dans cette deuxième partie que l’enseignement du Taijiquan dans les parcs est par essence anti-traditionnel et que, dans les faits, tout oppose l’enseignement moderne du Taijiquan dans les parcs, et celui, traditionnel, des cours intérieures.

Tai-Chi Parc Taijiquan Tête d'Or Lyon Matrice

A travers quelques dictons du Taijiquan de Chenjiagou – comme celui précisant que « on ouvre la porte pour les élèves, on la ferme pour les disciples » – nous y abordons aussi la distinction concomitante entre élèves et disciples. Chemin faisant, nous effleurerons aussi quelques aspects des relations traditionnelles entre maîtres et disciples, notamment les différents sens à donner à la durée classique de trois années nécessaires avant de devenir disciple ou encore la symbolique des portes en Chine.

Traditionnellement, le Taijiquan n’était en effet jamais pratiqué ni enseigné dans des parcs car il n’était en aucun cas enseigné au vu et au su de tous dans un espace public. L’enseignement était privé, secret, et réservé aux seuls membres du clan du village de Chenjiagou.

Même à l’intérieur du village, l’on ouvrait l’enseignement familial, non pas de manière indifférenciée à tous les membres du clan, mais on le conditionnait également à l’appartenance à la famille directe, ou encore, à l’une ou l’autre des différentes branches du clan.

Lire l’article complet : Taijiquan dans les parcs (2) : Secret de l’enseignement traditionnel

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Qu’est-ce que la gongfu jia du Taijiquan style Chen ?

A Chenjiagou, le lieu de création du Taijiquan style Chen, lorsque l’on souhaite évaluer le niveau d’un pratiquant que l’on ne connaît pas, et qu’on lui demande de pratiquer pour estimer son niveau, peu importe le nombre de mouvements qu’il va exécuter, on regarde en réalité avant tout attentivement – quand ce n’est pas exclusivement – son premier mouvement : jing jang dao dui 金 刚 捣 碓 « Le Gardien des Cieux pile le Mortier ».

Taijiquan style Chen Gongfu Jia Zheng Xu Dong Gardien des Cieux
Zheng Xu Dong exécutant « Le Gardien des Cieux » Jin Gang Dao Dui

En effet, si les premiers mouvements du Taijiquan sont considérés comme essentiels, le premier d’entre eux en est pour ainsi dire la quintessence.

Nous verrons dans cet article pourquoi ces premiers mouvements sont dits « essentiels », et pourquoi, parmi ceux-ci, le premier revêt une importance particulière.

Nous commencerons en examinant d’abord le rapport qu’entretient le premier enchaînement avec les autres pratiques du Taijiquan style Chen comme les armes, le tuishou et les applications martiales.

Nous reviendrons également sur la progression dans l’apprentissage du premier enchaînement. Sur ces bases, nous conclurons par le temps moyen d’apprentissage du premier enchaînement nécessaire pour un pratiquant régulier en cours du soir.

Lire l’article complet ici : Taijiquan style Chen et Gongfu Jia (1)

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Quelle place occupe le 1er mouvement du Taiji-Quan style Chen ?

Comme nous l’avons vu à la question précédente, le premier mouvement, « Le Gardien des Cieux pile le mortier » jingang daodui est la base de la base, ou, en d’autres termes, la quintessence de la pratique du Taiji-Quan style Chen.

Contrairement à une idée fausse parfois avancée, la raison pour laquelle ce premier mouvement du Taiji-Quan style Chen revêt une importance particulière n’est pas qu’il contient plus de changements que d’autres mouvements, ni même que ce premier mouvement contiendrait plus d’applications martiales que les autres. 

En réalité, c’est même l’inverse. Il contient peu de changements, et ni plus ni moins d’applications martiales que les autres. Mais il contient, par contre, les changements les plus fondamentaux. « Le Gardien des Cieux Pile le Mortier » permet en effet de travailler le changement de hanches-bassin (de loin le plus fondamental), un pas sur les cinq principaux, ainsi que deux des quatre changements de main élémentaires.

Ce dont il s’agit avant tout avec le premier mouvement est de l’intégration corporelle des changements – changements qui seront les mêmes pour tous les autres mouvements – et tout particulièrement l’intégration du changement le plus fondamental, celui des hanches et du bassin. Voir l’article à ce sujet les Trois Coordinations Externes – Dictons de Chenjiagou N°1

Un idiome de Chenjiagou résume ce principe général d’intégration des changements du Taiji-Quan en affirmant :

一通百通 yi tong bai tong

« Comprenez-en un, vous les comprendrez tous »

On peut représenter ce dicton par le graphique suivant :

TaijiQuan-style-Chen-Yilu-Jingang-Daodui

« Le Gardien des Cieux » est « l’enfance de la pratique », c’est le moment clé du début où presque tout se joue. C’est avec lui que – tout comme on peut avoir de bonnes ou mauvaise fréquentations – vont être prises les bonnes ou mauvaises habitudes, que l’on va développer un bon ou un mauvais gongfu.

Lire la suite dans l’article complet ici : Taiji-Quan style Chen 1er Mouvement  » Le Gardien des Cieux »

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Qu’est-ce que la Posture Préparatoire du Taijiquan et pourquoi est-elle fondamentale ?

Bien qu’elle ne soit pas un mouvement, la « Posture préparatoire » du Taiji-Quan style Chen  预备势 yu bei shi, qui précède le début de l’enchaînement, est bien plus qu’une simple pose de préparation mentale ou de relaxation avant la pratique comme elle est parfois présentée. La posture préparatoire du Taijiquan est le travail de la structure immobile précédant le travail de la structure en mouvement.

Elle contient en effet le travail fondamental de la structure corporelle qu’il va falloir s’appliquer à retrouver dans tous les mouvements. A ce titre, malgré sa simplicité apparente, elle est essentielle, et va, entre autres, par la justesse de la structure corporelle, permettre de développer à la fois le relâchement et l’enracinement.

Taiji-Quan-style-Chen-Posture-Preparatoire-Gongfu

La posture préparatoire est non seulement contenue dans tous les mouvements, mais elle l’est de surcroît à chaque changement de hanches. Bien qu’elle soit « cachée », car non apparente et indécelable au non-pratiquant, elle est de fait présente plusieurs fois dans chaque mouvement.

Lire la suite dans l’article complet ici : Taiji-Quan style Chen Posture Préparatoire

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Quelle est l’origine du 1er mouvement du Taijiquan style Chen ?

Si l’origine des noms de certains mouvements du Taiji-Quan style Chen – ceux les plus descriptifs ou ceux directement dérivés de la Boxe mise au point par le général Qi Jiguang  – est claire et facilement traçable, celle du premier mouvement n’en fait pas partie et reste relativement obscure.

Pour en savoir plus sur le Général Qi Jiguang, voir l’article sur l’Histoire du Kungfu Wushu (Général Qi Jiguang)

Ce qui frappe en premier lieu est l’origine religieuse du nom « Le Gardien des Cieux pile le mortier » jingang daodui 金刚捣碓.

Taiji-Quan-style-Chen-Shaolin-Mao-culteJingang est en effet une divinité bouddhiste et c’est la raison pour laquelle, pendant les moments les plus durs du communisme chinois et de la révolution culturelle – afin d’éviter toute connotation religieuse – ce premier mouvement du Taiji-Quan style Chen fut alors renommé « Le Président Mao pile le Mortier ».

Il s’agissait d’éliminer les dévotions aux anciens cultes… et de les remplacer de facto par celle, unique, au dieu vivant de la religion séculière qu’était alors encore le communisme.

Quoi qu’il en soit, voilà la traduction de l’explication du nom du mouvement donnée par Chen Xin (i.e. Chen Pinsan) dans le premier livre consacré au Taiji-Quan originel :

Lire la suite dans l’article complet ici : Taiji-Quan style Chen et Shaolin – Origine du 1er Mouvement

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Quels liens entre  le Tai Chi et Shaolin ?

Shaolin-Taiji-Quan-Chenjiagou-Plan-distance

Comme nous l’avions déjà souligné dans l’article sur l’histoire et l’origine du Taiji-Quan, commençons par rappeler la proximité géographique entre Chenjiagou, le lieu de création du Taijiquan, au nord du Fleuve Jaune, et le temple de Shaolin au Sud. L’un et l’autre ne sont séparés que d’une soixantaine de kilomètres.

Si l’origine bouddhiste du nom est incontestable, il est probable que le choix précis de cette divinité Jingang comme nom du premier mouvement du Taiji-Quan style Chen provienne directement du Monastère de Shaolin.

En effet, alors que les monastères bouddhistes chinois sont presque toujours placés sous la protection de la divinité Guan Gong 关公, les spécialistes de l’histoire du Kungfu du Monastère de Shaolin ont souligné que c’est étonnamment Vajrapani qui a été choisi comme gardien protecteur de ce monastère.

Une stèle du début du 16ème siècle indique que Vajrapani aurait protégé le Monastère de Shaolin lors de l’attaque des Turbans Rouges en 1351. La légende rapporte que lors de l’attaque des bandits, Vajrapani serait sorti de la cuisine armé d’un bâton1 et les aurait repoussés.

La stèle de Shaolin indique que, depuis lors, Vajrapani est devenu « le protecteur de la loi » et occupe le siège de « gardien spirituel du monastère ».

Alors que Vajrapani était jusqu’alors représenté à Shaolin tenant à la main le vajra indien classique, il commence à y être représenté avec un bâton à la main.

Or, avant que le Monastère de Shaolin devienne mondialement connu pour ses arts martiaux à mains nues, c’est précisément, sous la dynastie Ming, la pratique du bâton qui lui vaudra à l’origine sa réputation de moines combattants.

Lire la suite dans l’article complet ici : Tai Chi  et  Shaolin

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Que sont les Quatre Jingang du Taiji-Quan style Chen  ?

C’est le nom du premier mouvement qui a été symboliquement donné à titre honorifique par le gouvernement chinois à quatre pratiquants du Taiji-Quan style Chen de Chenjiagou quand le pouvoir chinois commencera à promouvoir le Taiji-Quan à l’international.  Les « Quatre Grands Jing Gang » (sì dà jing gang 四大金刚) sont : Chen Xiao Wang, Zhu Tian Cai, Chen Zheng Lei et Wang Xi An.

Shaolin-Taiji-Quan-style-Chen-Jingang-Daodui
Les « Quatre Jingang » dans les années 1980 (de gauche à droite : Chen Zhenglei, Chen Xiaowang, Wang Xi An, Zhu Tiancai)

Pour donner au titre encore plus de noblesse, certains en sont même venus à dire que l’expression dériverait d’une dénomination honorifique déjà accordée à des pratiquants de la génération précédente – celle de Wang Yan (le grand-père de Wang Chang Jiang).

Il s’agirait des quatre meilleurs disciples de Chen Yan Xi : Chen Fake 陈发科, Chen Baoqu 陈宝璩, Wang Ping 王平 et Wang Yan王雁.

Dans les faits, tout le monde sait à Chenjiagou que l’expression n’est que rétrospective et que ce n’est donc qu’une tradition réinventée. L’origine réelle de l’expression, telle qu’elle m’a été rapportée par plusieurs anciens de Chenjiagou, semble en effet bien plus prosaïque.

Dans les années 1980, le responsable du village, Zhang Wei Chen, lors d’une démonstration de Taiji-Quan au bourg voisin de Wenxian, aurait, sous forme de boutade, présenté les quatre démonstrateurs en disant : « Voilà nos quatre grands Jingang ! » (comme l’on aurait pu dire en France « nos quatre mousquetaires ») en parlant de Chen Xiao Wang, Zhu Tian Cai, Chen Zheng Lei et Wang Xi An.

Lire la suite de l’article : Les Quatre Jingang du Taiji-Quan style Chen, dans laquelle nous abordons aussi la question de la profusion récente de titres ronflants dans le monde du Taiji-Quan (i.e. Grand Maître, Maître Dépositaire, Huit Grands Rois Célestes,..)

Sommaire Tai-Chi-Chuan

Quel est le rôle des armes du Tai Chi  ?

Rappelons d’abord que Taiji Quan veut dire « Boxe du Taiji » et que le mot quan 拳 signifie littéralement le « poing » et par extension la « boxe ». Le terme Taiji Quan ne s’applique qu’au combat à mains nues et l’on utilise en Chine un autre terme pour désigner la pratique avec des armes. L’on dira ainsi Taiji Jian 太极剑 « Epée du Ta Chi » et Taiji Dao 太极刀 pour « Sabre du Tai Chi ».

Epée Tai Chi ChinoiseL’appellation Epée du Taiji Quan (ou Epée du Tai Chi Chuan), parfois utilisée, est une contradiction dans les termes, revenant à dire « Boxe à l’Epée », et il est, en tout logique, préférable de conserver l’appellation chinoise et de dire « Epée du Tai Chi » ou « Sabre du Tai Chi ».

Contrairement à une idée assez répandue, la pratique des armes est à l’origine secondaire dans le Tai Chi. La pratique des armes du Tai Chi n’a en effet commencé à prendre réellement de l’importance que de manière récente pour répondre aux besoins des démonstrations sportives et nationalistes, promues au 20ème siècle.

Ces formes modernes vont en effet d’abord être initiées dans les milieux des réformateurs bourgeois, reprises ensuite par le Guoming Tang puis, par le Parti Communiste Chinois.

Si l’aspect performatif de certains arts martiaux chinois est une constante historique bien connue, ce n’est que depuis moins d’un siècle que – émergeant du mépris des élites impériales envers les arts populaires et les pratiques physiques dans lesquels ils étaient confinés – le Kung-Fu, le Tai Chi et la pratique des armes vont être érigés en fleurons et symboles du sport national – notamment sous l’appellation « techniques nationales » guoshu 国术 signifiant « arts martiaux chinois » c.à.d. ce qui est désigné en Occident par kung-fu.

Lire la suite de l’article : Armes du Tai Chi.

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Combien de temps faut-il pour apprendre le Taiji-Quan style Chen ?

Dans un enseignement moderne en cours du soir, la durée moyenne d’apprentissage du 1er enchaînement du Taiji-Quan style Chen – pour la plupart des élèves, suivant un seul cours par semaine et ne pratiquant quasiment pas en dehors des cours – est de quatre années d’apprentissage. Pour ceux souhaitant se focaliser sur l’essentiel et disposer d’une routine personnelle moins longue, il est possible de se concentrer uniquement sur les 13 Mouvements Essentiels du Taiji-Quan style Chen qui sont appris en un an.

Apprendre-Tai-Chi-Chuan-style-Chen-13-Mouvements-Essentiels

Lors des cours collectifs, le niveau d’exigence pourra également être individualisé à l’intérieur d’un même groupe et variera notamment selon l’âge et les capacités. L’objectif est d’amener chacun à donner le meilleur de lui-même.

Pour aller plus loin, voir l’article complet incluant l’analyse des Mouvements Essentiels : Apprendre le Taiji-Quan style Chen.

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Que sont les 13 Mouvements Essentiels du Taiji-Quan ?

Les treize mouvements essentiels du Taiji-Quan style Chen Xiaojia le sont à double titre quand on souhaite apprendre le Taiji-Quan style Chen : qualitatif et quantitatif. Nous avons déjà abordé l’importance de l’aspect qualitatif pour le 1er d’entre eux, et, avec les douze suivants, la logique reste la même.

Nous avions vu que « Le Gardien des Cieux Pile le Mortier » permet de travailler les changements les plus fondamentaux : le changement de hanches-bassin (de loin le plus important), un pas sur les cinq principaux, ainsi que deux des quatre changements de main élémentaires. Les treize mouvements vont eux permettre de travailler un plus grand nombre de combinaisons de changements.

C’est la raison pour laquelle, tout comme le premier mouvement, « Le Gardien des Cieux pile le mortier », est appelé la quintessence de la pratique du Taiji-Quan style Chen, les treize mouvements sont, eux, considérés comme l’essence du Taiji-Quan.

Apprendre-Tai-Chi-Chen-13-Mouvements-Essentiels-Tai-Chi

Lire  l’article complet : Apprendre le Taijiquan et Mouvements Essentiels

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La pratique personnelle en dehors des cours est-elle importante ?

Un système d’enseignement structuré et une pédagogie adaptée – du ressort de l’enseignant – sont des conditions nécessaires mais non suffisantes à la réussite dans l’apprentissage du Taiji-Quan. Aussi importantes soient-elles, elles ne seront en effet d’aucune utilité si elles ne s’accompagnent pas en retour, de la part de l’élève, d’un engagement minimum.

En l’absence de celui-ci, l’on se condamne en effet à rester cantonné à la surface des choses et à une pratique superficielle du Taiji-Quan traditionnel. 2

Formation-Tai-Chi-Chen-pratique-personelle-confuciusIl est à cet égard important de distinguer le temps d’apprentissage du Taiji-Quan lors des cours, du temps de pratique personnelle et de réaliser que tout deux sont indispensables et complémentaires.

La pratique personnelle en dehors des cours va permettre d’en devenir acteur et de se l’approprier.

Lire l’article complet : Taiji-Quan et Pratique personnelle

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Qu’est-ce que le Qi Gong ?

Pour en savoir plus sur le Qi Gong et quelle est la différence entre Tai Chi et Qi Gong, voir la page des cours de Qi Gong à Lyon.

Enseigner le Tai-Chi (1) 

Pour enseigner le Tai-Chi Chuan, faut-il privilégier une approche traditionnelle ou bien un enseignement moderne ? Quand il ne  s’agit pas d’un simple argument commercial d’autorité ou d’un pur habillage marketing, se réclamer d’une pratique ou d’un enseignement du Tai-Chi « traditionnel » paraît, de prime abord, être un gage de sérieux et engage à la confiance.

Toutefois, à y regarder de plus près, dans l’enseignement du Tai-Chi Chuan (et de bien d’autres pratiques), le mot « traditionnel » apparaît en réalité souvent être ce que les mots « bio » ou « naturels » peuvent être à l’alimentation.

Enseignement-Tai-Chi-Traditionnel-Bio-TarentuleQu’il s’agisse d’alimentation ou de Tai-Chi Chuan, une fois affublé dudit qualificatif, l’on se contente en effet habituellement de la connotation positive du terme et l’on oublie de s’interroger sur ce qu’il recouvre ou voile dans les faits.

De même qu’un crotale, une mygale ou un scorpion sont également bio et parfaitement naturels tout en étant mortels pour l’homme, la force de l’étiquette « traditionnel » peut-elle parfois aussi, lorsqu’il s’agit d’enseigner le Tai-Chi Chuan, oblitérer une partie moins reluisante de la réalité ?

Nous essayerons de voir ici ce qu’il en est réellement dans le fond et tenterons de savoir si un enseignement strictement traditionnel ne possède pas lui aussi des aspects plus sombres généralement ignorés ou passés sous silence. Si, en sus de ses forces, un enseignement traditionnel présente bien aussi son revers de la médaille, nous nous demanderons alors quelles en sont les faiblesses.

Enseignement-Tai-Chi-Moderne-DangerAlors que le double maléfique des produits « naturels » s’incarne dans tout ce qui est présenté comme « chimique », le côté obscur des pratiques et enseignements traditionnels est implicitement placé sous le signe de tout ce qui est « moderne ».

A l’instar de la science et de la chimie qui, entre autres bienfaits, ont permis d’augmenter de manière exponentielle l’espérance de vie, nous tenterons donc également de voir quels peuvent être les avantages d’un enseignement  du Tai-Chi moderne.

Nous verrons aussi quelles en sont les caractéristiques et les faiblesses. Mais avant d’en décliner les applications pratiques, notamment dans la façon d’enseigner le Tai-Chi Chuan, nous verrons quelles sont les prémisses de l’enseignement traditionnel.

Lire l’article complet : Enseigner le Tai-Chi : Traditionnel ou Moderne ? 

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Enseignement du Tai-Chi (2)

L’une des caractéristiques majeures de l’enseignement du Tai-Chi traditionnel, en sus de l’autorité du passé, que nous avons déjà examinée dans la première partie de cet article Enseigner le Tai-Chi (1), est son aspect conservateur. La culture du secret dans l’enseignement du Tai-Chi est directement liée à ce conservatisme traditionnel (en chinois baoshou 保守, qui signifie littéralement « défendre, garder »).

Dans l’article traitant de la pratique du Tai-Chi dans les parcs et du secret de l’enseignement du Tai-Chi, nous avons déjà abordé ce conservatisme sous l’aspect de la différence foncière existant entre les approches traditionnelle et moderne, notamment en ce qui concerne la relation maître-disciple et la relation enseignant-élève ainsi que le lieu où l’enseignement du Tai-Chi se déroulait.

Nous l’avions synthétisé par la matrice ci-dessous.

Enseigner-Tai-Chi-Chenjiagou-Matrice-Parcs-Cours-Interieures

Nous réinscrirons maintenant ces réflexions, d’une part, dans le contexte plus large de la matrice traditionnelle telle que nous l’avons décrite dans la première partie de cet article portant sur l’enseignement du Tai-Chi, et, d’autre part, dans celui du système du culte ancestral chinois.

Nous verrons comment, lorsqu’il s’agit d’enseignement du Tai-Chi, la transmission répondait parfaitement à la logique culturelle chinoise ancienne.

Lire l’article complet : Enseignement du Tai-Chi et Culte des Ancêtres

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Enseigner le Tai-Chi (3) à Chenjiagou

Nous examinerons maintenant comment la structure de l’enseignement du Tai-Chi-Chuan se conformait, dans ses principes, à celle du culte des ancêtres mais aussi comment, ce faisant, à l’intérieur même de Chenjiagou, elle prohibait en outre sciemment d’enseigner le Tai-Chi-Chuan à certains habitants du village.

Nous verrons également en quoi, bien que s’en inspirant, les lignées d’enseignement du Tai-Chi-Chuan n’étaient pas entièrement calquées sur celles du clan, en quoi elles en différaient, et comment elles les rejoignaient néanmoins partiellement.

Dans ses principes, la structure de l’enseignement du Tai-Chi-Chuan à Chenjiagou reproduit le système du culte ancestral dont elle reprend, en les simplifiant, les grands traits et le formalisme rituel. En établissant des liens de filiation et des lignées n’étant plus, comme pour le culte des ancêtres, biologiques et de primogéniture mâle, le système de transmission traditionnel du Tai-Chi-Chuan recrée virtuellement un « sous-clan culturel croisé » à l’intérieur du clan familial.

Enseigner-Tai-Chi-Chuan-Chenjiagou-Clan
Enseigner le Tai-Chi-Chuan et cérémonie de prise de disciple par Wang Chang Jiang (sous le regard attentif de son petit-fils). Photo ©  Adan Kohnhorst /  Radiinchina.com

Ce « clan culturel » à l’intérieur duquel le Tai-Chi-Chuan est enseigné n’est toutefois pas une simple branche car, contrairement aux lignées familiales et aux branches du clan, les lignées d’enseignement du Tai-Chi-Chuan sont transversales et recoupent, partiellement, les premières.

Dans la terminologie moderne de l’organisation des entreprises, ce système peut être comparé à une organisation matricielle à double reporting avec une partie opérationnelle, celle de la famille biologique, et une partie fonctionnelle, celle de la lignée du Tai-Chi-Chuan. A l’intérieur du clan, les disciples prêtaient ainsi à la fois allégeance, d’un côté, à leur père, leur famille et leur branche du clan, et, de l’autre, au maître qui leur enseignait le Tai-Chi-Chuan.

Dans ce clan du Tai-Chi-Chuan  à l’intérieur du clan Chen, il y a un ancêtre fondateur, Chen Wang Ting, des lignées, un rituel, des relations maîtres-disciples assimilées à des relations filiales, une « initiation », une hiérarchie, une vénération des ancêtres de l’art (i.e. les maîtres de Tai-Chi-Chuan du passé).

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Enseigner le Tai-Chi-Chuan à Chenjiagou : lignées du clan et lignées d’enseignement (illustration)

Qu’il s’agisse d’enseigner le Tai-Chi-Chuan ou de transmettre la vie et de perpétuer la famille, les principes et le système de valeurs restent les mêmes. L’on dit d’ailleurs couramment que lorsqu’un maître prend un disciple, cela revient à le faire entrer dans la famille. Les relations entre les membres de cette famille du Tai-Chi-Chuan sont réputées être identiques à celles de la famille traditionnelle chinoise : respect et obéissance des disciples à leur maître (équivalent de la piété filiale du Confucianisme), présentation des vœux et remise de cadeau au maître lors du nouvel an, solidarité et fraternité entre les disciples (qui sont des « frères d’armes »),…

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Enseigner le Tai-Chi à Chenjiagou : filiation martiale lors de la cérémonie de prise de disciple (ici par Chen Boxiang)

La parenté martiale du Tai-Chi-Chuan reprend à son compte les termes de la parenté biologique : le mot pour désigner le maître, shifu 师父,utilise le caractère fu 父 « père » ; la femme du maître est shimu 师母où le caractère mu 母 est celui qui signifie « mère » ; les condisciples plus jeunes et plus anciens sont appelés shidi 师弟 et shixiong 师兄, où les mots di 弟 et xiong 兄 signifient respectivement « frère cadet » et « frère aîné » ; le maître du maître est appelé shiye 师爷 où le caractère ye 爷 a le sens de « grand-père ».

Lire l’article complet : Enseigner le Tai-Chi (3) à Chenjiagou

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Chenjiagou Tai-Chi Dicton – Règles sans règles ?

Le dicton de Tai-Chi de Chenjiagou que nous abordons dans ce bref article est peu connu en dehors de Chenjiagou et des pratiquants de la forme originelle, et peut, de prime abord, paraître particulièrement paradoxal et ésotérique.

Comme nous allons le voir, il découle en réalité du principe décrit par un autre dicton de Tai-Chi de Chenjiagou que nous avions expliqué plus en détails dans un précédent article. Chemin faisant, nous aborderons notamment aussi la question des stades de la pratique et celle du rapport entre force et intention, décrit par la maxime bien connue préconisant « d’utiliser l’intention, pas la force ».

Notre énigmatique dicton de Tai-Chi de Chenjiagou d’aujourd’hui énonce de manière paradoxale :

有规矩而无规矩
无规矩而有规矩

yǒu guī jǔ ér wú guī jǔ

wú guī jǔ ér yǒu guī jǔ

que l’on peut – sans le génie de la langue chinoise pour les proverbes – traduire littéralement par :

Il y a des règles, mais il n’y a pas de règles

Il n’y a pas de règles, mais il y a des règles

Comme nous l’avions déjà souligné, aligner sans les comprendre des dictons du Tai-Chi comme on le voit parfois sur Internet – où, dans tous les domaines, le meilleur côtoie souvent le pire – n’est pas seulement un vernis superficiel et trompeur mais peut de surcroît conduire les lecteurs à commettre des contresens sur la signification réelle de ces dictons.

Notre dicton d’aujourd’hui en est un bon exemple. Sans autre explication, il est condamné à rester mystérieux ou à conduire à des interprétations personnelles fantaisistes.

Absurde en apparence, tout commence à s’éclaircir lorsque l’on sait que les deux parties du dicton portent sur deux niveaux de pratique différents : la première s’applique aux  débutants, la seconde aux  pratiquants les plus avancés. Examinons donc ce qu’il signifie pour chaque niveau.

Lire l’article complet : Chenjiagou Tai-Chi Dicton 2

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Yang Luchan, retour sur les origines du Tai-Chi style Yang

L’histoire réelle de Yang Luchan 杨露禅, le créateur du Tai-Chi style Yang, est hautement spéculative et a manifestement – comme beaucoup d’autres dans le monde des arts martiaux chinois – été très largement mythologisée. Il est à vrai dire surprenant que ce qui apparaît comme des fictions reconstruites a posteriori, continuent souvent, aujourd’hui encore, en Occident comme en Chine, à être tenues pour des réalités historiques, ou pour le moins à être présentées comme telles.

Zhang-Sanfeng-Tai-Chi-Moine-Taoiste
Zhang Sanfeng

La fable d’une transmission d’origine taoïste venant du moine Zhang San Feng a depuis longtemps été abandonnée, et n’est plus aujourd’hui acceptée que par les béotiens, ou promue pour des raisons commerciales liées à l’attrait d’un taoïsme ésotérique fantasmé. Mais, si cette fiction-là ne trompe presque plus personne, l’histoire de Yang Lu Chan et des écrits classiques du Tai-Chi est en revanche rarement questionnée.

Nous verrons pourtant qu’elle a bien, elle aussi, dès les origines, été embellie par certains afin d’en passer sous silence les aspects embarrassants, et que la place centrale de Yang Luchan a été volontairement minimisée par d’autres afin d’instrumentaliser le récit des origines à leur profit.

Par-delà les guerres de clochers, il n’en reste pas moins que le parcours de Yang Lu Chan apparaît rétrospectivement comme celui d’un destin exceptionnel et qu’il est à la fois le symbole de la première réussite sociale fulgurante par les arts martiaux en Chine (alors que la voie royale était le succès aux concours mandarinaux) et le précurseur d’une mondialisation réussie du soft-power Chinois.

Yang-Luchan-Lu-Chan-Fu-Kui
Yang Luchan 杨露禅 (1799-1872), ou Yang Fukui (福魁)

A la lumière de ce que nous allons examiner infra, son histoire s’apparente même réellement, si ce n’est à un conte de fée, a minima à une formidable success story à l’américaine. Mais ce qui finalement importe peut-être le plus, est que, en l’arrachant contre son gré de la culture du secret et de sa transmission clanique à Chenjiagou, Yang Lu Chan a sans doute aussi involontairement sauvé le Tai-Chi d’une disparition à laquelle il eût sinon certainement été condamné.

J’avais, depuis bien longtemps, presque totalement délaissé les recherches sur l’histoire du Tai-Chi style Yang. Plusieurs discussions informelles ces dernières années avec des habitants de Chenjiagou, ont toutefois piqué ma curiosité car elles portaient à ma connaissance des informations parfois bien divergentes de l’histoire officiellement admise de Yang Luchan, et m’ont donc poussé à m’y intéresser à nouveau.

Chemin faisant, j’ai découvert que ce qui se dit communément à Chenjiagou autour d’un repas et de quelques verres de baijiu avait, partiellement, déjà été étudié et confirmé par les historiens chinois des arts martiaux et avait parfois été relevé, disséminé ça et là, en langue anglaise. En d’autres termes, il s’avérait que la tradition orale rejoignait, ou était confirmée, par la recherche académique. Celle-ci, bien qu’ayant en mains les éléments factuels, n’en tirait toutefois pas les conclusions auxquelles la connaissance concrète des mœurs traditionnelles et le bon sens populaire de Chenjiagou, amenaient immédiatement.

Lire la suite de l’article : Yang Luchan, retour sur les origines du Tai-Chi style Yang

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Tai Chi Yang, histoire de la création des mythes

Tai-Chi Yang, histoire de la création des mythes. Nous avons vu dans la première partie de cet article comment l’histoire de Yang Lu Chan était racontée dans les branches du Tai-Chi des styles Wu-Hao et Sun – notamment comment il y était largement occulté – et y avons discuté de la création par Wu Yuxiang, à la fois de l’appellation « Tai Chi Chuan » et du mythe de Wang Zongyue et de son « Traité du Tai Chi Chuan ».

Nous verrons maintenant comment, dans la tradition réinventée de la branche du Tai-Chi Yang, l’histoire de Yang Lu Chan est rapportée, ainsi que le processus de création du récit des origines et de la généalogie. Nous discernerons ensuite les éléments mythiques des faits avérés, et examinerons pour finir les différences entre l’histoire communément admise et celle, réelle, que nous pouvons tenter de reconstituer.

Tai-Chi-Yang-Jianhou-pere-Yang-Chengfu
Yang Jianhou 杨健侯 (1839-1917)

Le premier livre important publié par la branche du Tai-Chi Yang – dont on peut confirmer l’authenticité et la datation – est celui de Xu Yusheng 许禹生, un lettré disciple de Yang Jian Hou 杨健侯 (fils cadet de Yang Lu Chan), le « Manuel Illustré du Tai-Chi Chuan » paru en 1921.

Il y raconte comment Yang Lu Chan, ayant eu vent de la réputation de Chen Changxing, se mit à sa recherche et, accompagné d’un ami de son village appelé Li Bo Kui 李伯魁, se rendit à Chenjiagou pour lui demander de lui enseigner. Chen Changxing, refusant d’abord d’enseigner le Tai-Chi familial à des étrangers, aurait été impressionné par leur détermination, et aurait fini par accéder à leur demande. Ils seraient restés auprès de lui jusqu’à obtenir la totalité de l’enseignement puis seraient rentrés chez eux dans le bourg de Yong Nian (où Yang Luchan enseigna à Wu Yuxiang).

Il ne mentionne pas à quelle date ce voyage se serait produit, ni aucun indice permettant de le deviner (i.e. l’âge approximatif de Yang Lu Chan lors de ce voyage), pas plus que la durée totale de leur supposé séjour à Chenjiagou. Nous avons vu dans la première partie de cet article que le récit de la branche Wu du Tai-Chi avait tenté de faire disparaître Yang Lu Chan de la filiation. La branche Yang du Tai-Chi, par l’intermédiaire de ce premier livre de Xu Yusheng, va lui rendre la pareille en ne disant pas un mot de Wu Yuxiang pour l’évincer de leur généalogie du Tai-Chi. Le livre indique simplement, qu’avant de venir à Pékin, Yang Lu Chan a d’abord enseigné dans sa ville d’origine Yong Nian.

Lire la suite de l’article : Tai Chi Yang, histoire de la création des mythes

Chen Fake, maître idéal du Tai Chi Chen. Mythes et réalités

Chen Fake 陈发科 (1887-1957) est sans conteste l’un des maîtres de Tai Chi Chen – si ce n’est le maître – les plus renommés de toute l’histoire du Tai Chi. Issu d’une lignée martiale illustre, il est connu pour son exceptionnelle habileté martiale et sa droiture morale, pour avoir été le premier à faire connaître et populariser le Tai Chi Chen en dehors du village de Chenjiagou, mais également pour avoir créé3 ce qui sera plus tard appelé la Nouvelle Forme (Tai Chi style Chen Xinjia 陈式太极拳新架) de la branche Dajia « Grande Forme » du Tai Chi Chen.

Chen Fake maitre tai chi chen Chenjiago Pekin
Chen Fake 陈发科, maître du Tai Chi Chen de Chenjiagou

Nous retraçons ici non seulement la biographie de Chen Fake, mais aussi, avec la généalogie de sa lignée du Tai Chi Chen (la Dajia 大架 « Grande Forme »), celle de son père Chen Yanxi, et de ses aïeux Chen Changxing et Chen Gengyun. Il ne s’agira pas de simplement dresser les habituels portraits apologétiques des personnages, mais aussi de contextualiser et, quand ce sera nécessaire, de relativiser et d’expliquer. Nous nous attacherons, dans ce premier article, à la jeunesse et vie de Chen Fake à Chenjiagou. Nous détaillerons la vie de Chen Fake à Pékin dans le second, verrons quels y furent ses disciples, et inclurons les photos d’époque de la pratique de Chen Fake (celles du 1er enchaînement complet), ainsi que les vidéos de ses principaux disciples.

Chemin faisant, nous essayerons de distinguer ce qui appartient à la légende des faits avérés, et au passage – en contrepoint de l’adage voulant qu’en répétant suffisamment un mensonge, il devienne une vérité – de corriger certaines informations erronées parfois propagées dans certains livres et sur internet.

Lire la suite de l’article : Chen Fake, maître idéal du Tai-Chi Chen. Mythes et réalités

Formation d’Enseignant de Tai-Chi pour devenir Professeur de Tai-Chi

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Questions sur la pratique du Tai Chi Chuan

Quel est le rôle de la respiration dans la pratique du Tai Chi Chuan ?

Tai Chi Chuan et Méditation assise qi gong respiration tai chiContrairement à l’idée largement répandue, il n’y a pas, dans la pratique traditionnelle du Tai Chi Chuan, de travail particulier sur la respiration consciente et dirigée, qu’elle soit de type normal ou de type respiration inversée.

L’attention portée à la respiration dans le Tai Chi est une pratique moderne intimement liée au développement et à la proéminence de l’aspect méditatif introduit en occident dans le Tai Chi Chuan, ainsi qu’au mélange fréquent de sa pratique avec celle d’autres exercices comme le Qi Gong. Il rejoint en cela les dérives actuelles tendant à assimiler le Tai Chi aux pratiques méditatives (voir Quels sont les liens entre Tai Chi Chuan et méditation ? ) ou encore pseudo-spirituelles.

Lire la suite de l’article : Quel est le rôle de la respiration dans la pratique du Tai Chi Chuan ? 

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Si le Tai Chi Chuan est un art martial, pourquoi se pratique t-il alors si lentement ?

Pratique lente du Tai Chi Chuan - TaijituPour bien comprendre ce paradoxe d’un art martial pratiqué lentement, il faut différencier moyens et objectifs. En effet, la pratique lente n’est pas un objectif en soi, mais simplement un moyen au service d’un objectif martial. De la même façon que chez les boxeurs, la pratique de la corde à sauter n’a pas elle-même une visée directement martiale, le travail cardio constitue néanmoins un exercice indispensable à tout boxeur. Mais l’analogie s’arrête là car la pratique lente et souple du Tai Chi, loin d’être un simple entraînement accessoire, constitue le cœur même de l’entraînement [1].

Seule la lenteur de la pratique, associée aux indications précises d’un enseignant compétent, permet en effet le développement du sens proprioceptif – c.à.d. le sens intérieur, la capacité à sentir de manière de plus en plus fine ce qu’il se passe à l’intérieur du corps – qui permet en retour d’acquérir une connaissance quasi parfaite des mécanismes corporels mis en jeu lors des mouvements. Tout comme un sommelier arrive graduellement à reconnaître des saveurs et des mélanges de plus en plus subtils, le pratiquant de Tai Chi Chuan parvient petit à petit à détecter les plus fines variations corporelles selon les mouvements et à corriger, en suivant une grande série de principes incluant les loi du Yin Yang (i.e. du Tai Chi), celles posant problèmes ou celles étant source de blocage.

La subtile connaissance bio-mécanique ainsi obtenue permet alors de perfectionner – bien mieux que l’on ne pourrait le faire en pratiquant rapidement – l’efficacité de chaque mouvement et permet d’accroitre ainsi le ratio entre l’effort produit et le résultat, entre l’énergie dépensée et la force obtenue. En un sens, si elle ne s’en est pas inspirée, la pratique interne du Tai Chi Chuan rejoint de facto largement le wu wei, le non agir de la philosophie taoïste c.à.d. la capacité à obtenir le maximum de résultat pour un investissement minimum. Voir Qu’appelle t-on exactement un art martial interne ?

En d’autres termes, la pratique lente du Tai Chi est le gage d’une efficacité maximale car elle permet de perfectionner méticuleusement l’ensemble des gestes afin d’obtenir une coordination extrême de toutes les parties du corps.

Pour plus de détails sur la vitesse de pratique du Taichi Chuan selon le niveau et les phases de l’apprentissage, lire l’article complet : Pratique du Taichi Chuan, une bonne vitesse ?

[1] On peut même dire que, du moins dans les premières phases de l’apprentissage, la lenteur est la condition sine qua non à tout travail des arts martiaux internes. Les arts martiaux chinois internes étant maintenant très populaires, il n’est dorénavant pas rare de voir certains styles externes de kungfu être qualifiés « d’internes » (comme c’est par exemples le cas pour certaines variantes du Wing Chun ou du Baji Quan). Il suffit alors d’observer l’entraînement pour savoir si la dénomination est correcte ou abusive : si tout (ou une grande partie) de l’entraînement de base n’est pas effectué lentement, il ne peut pas s’agir d’un art interne.

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Il y a t-il une tenue (kimono) pour la pratique du Tai Chi Chuan ?

Qu'est-ce que le Tai Chi Chuan - Tenue de Tai ChiLe Tai Chi est généralement associé à l’image de pratiquants s’adonnant à leur discipline favorite affublés d’une tenue évoquant à la fois un kimono léger et un pyjama uni caractérisés par une fermeture centrale par des brandebourg. Le Tai Chi traditionnel ne se pratique jamais en pyjama ni en kimono mais en tenue de ville habituelle (ou en l’occurrence de campagne). Tel était le cas dès les origines et tel est toujours le cas dans la pratique traditionnelle.

L’usage du port d’une tenue particulière lors de la pratique du Tai Chi est de fait apparu tardivement avec les premières écoles de Tai Chi ouvertes à tous (notamment aux femmes) lors de la période républicaine sous l’influence de la fameuse école Jingwu.

Lire l’article complet sur la tenue de Taichi Tenue de Tai Chi Chuan.

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A quelle vitesse doit-on pratiquer le Tai Chi Chuan ?

Nous avions déjà évoqué les raisons pour lesquelles la pratique du Tai Chi Chuan se devait d’être lente et que cette lenteur était la condition sine qua none à tout travail interne (voir Pourquoi le Tai Chi se pratique t-il lentement ? et Qu’est-ce qu’un art martial interne ? ).

La question est souvent posée de savoir qu’elle est alors la bonne vitesse, ou plus exactement la « bonne lenteur » de pratique du Tai Chi Chuan. Une telle norme existe t-elle vraiment ? C’est à cette question, et celles associées, que nous allons répondre dans cet article.

Nous verrons que vouloir définir un rythme idéal de pratique est en réalité antinomique et néfaste à toute pratique correcte du Tai Chi.

Pratique Tai Chi Chuan Vitesse Taichi Lyon

Si la lenteur de la pratique est un impératif, il y a t-il pour autant un rythme particulier de pratique érigé en norme à respecter ? Si tel est le cas, il y a t-il par conséquent une durée recommandée pour la pratique d’un enchaînement de Tai Chi ?

Il y a t-il une règle en découlant qui voudrait par exemple qu’il faille pratiquer les 75 mouvements du Tai Chi style Chen « Vieille Forme » en 15 minutes ou plutôt 25 minutes ?

L’on entend en effet souvent que tel ou tel enchaînement devrait impérativement être pratiqué en tant de minutes et que cette vitesse constituerait l’idéal à respecter. Qu’en est-il réellement ?

Faut-il tout simplement pratiquer le plus lentement possible ? Si, à l’inverse, il est possible de pratiquer plus vite, dans quels cas et conditions peut-on alors le faire ?

Lire l’article complet sur la vitesse de pratique du Taichi Pratique du Tai Chi Chuan, une bonne vitesse ? 

Exemple de vitesse de pratique à un niveau avancé dans la vidéo ci-dessous par Chen Tian Hui. Alors qu’il faut lors des stages initiaux de l’apprentissage au moins 30 minutes pour réaliser l’enchaînement complet du Tai Chi style Chen Xiaojia (Petite Forme), il se réalise en quatre minutes, soit sept fois plus vite, aux stades avancés.

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Faut-il pratiquer le Tai Chi Chuan seul ou en groupe  ?

La pratique du Tai Chi en groupe, ou pratique synchronisée, est réservée uniquement au premier stade de l’apprentissage. Dès cette étape passée, il est indispensable d’avoir une pratique personnelle qui seule permet de progresser.

Pour en connaître les raisons et en savoir plus à propos de l’Appropriation de la pratique du Tai Chi Chuan.

Que sont les trois coordinations du Tai Chi Chuan  ?

Comme toutes les pratiques traditionnelles, la transmission et l’enseignement du Taijiquan style Chen à Chenjiagou (lieu de création du Taijiquan) se faisait, et se fait encore essentiellement, de manière orale. Afin de faciliter la mémorisation des grands principes de la pratique, un grand usage y est fait de dictons et maximes.

Ces dictons sont malheureusement souvent mal compris ou interprétés de manière erronée. Nous examinerons dans cette série dédiée à l’explication de ces dictons du Taijiquan style Chen  celui portant sur les fonctions respectives des Trois Segments , notamment celles des membres supérieurs 梢节领 中节随 根节摧

Dicton N°1
梢节领 shao jie lin

中节随 zhong jie sui

根节摧 gen jie cui

Lire la suite de l’article : Dicton de Chenjiagou – Trois Coordinations du Taijiquan

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Faire descendre l’énergie dans le Dantian

energie-dans-le-dantian-inferieur-qihaiTout pratiquant de Tai Chi a un jour entendu qu’il faut absolument « faire descendre l’énergie dans le Dantian » 气沉丹田 qì chén dāntián, c.à.d. faire descendre le Qi ou énergie dans le bas-ventre. Ce dicton classique de Chenjiagou est probablement le plus célèbre de tous et a également été repris par les autres styles (Yang, Sun, Wu,..).

Ce dicton se comprend mieux dans sa version complète qui précise « Une force vide dirige au sommet. L’énergie descend dans le Dantian »  虚领顶劲 xū lǐng dǐng jìn 气沉丹田 qì chén dāntián.

Comme souvent, le dicton indique un résultat (l’objectif à atteindre) mais n’explique pas les moyens pour y parvenir. Nous examinons dans l’article dédié Energie dans le Dantian que le secret de la réussite se trouve dans la Posture Préparatoire et son maintien tout le long de l’enchaînement.

Rentrer la poitrine et étirer le dos

Le dicton « Une force vide dirige au sommet. L’énergie descend dans le Dantian » est de fait également lié à une autre maxime classique du Tai Chi Yang, « rentrer la poitrine et étirer le dos », et surtout avec la version originale de celui-ci dans le Tai Chi Originel du style Chen. Pour en savoir plus voir la partie qui y est consacré dans l’article sur l’Energie dans le Dantian : Vider la poitrine, la régions lombaire se remplit.

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et tous nos articles ici :  Tai Chi Lyon – Articles 

Plus sur le Tai Chi sur internet 

Voir le site de l’association Chuan Tong à Lyon : Chuan Tong International. 

Pour pratiquer le Taichi à Lyon

Pour des informations sur les cours de Tai Chi style Chen à Lyon  (Croix-Rousse, Gerland, Lyon 1er, Lyon 4ème, Lyon 7ème, Lyon 8ème) et Caluire ainsi qu’au Parc de la Tête d’Or,  proposés depuis plus de 15 ans par Chuan Tong International : Cours et Stages de Tai Chi style Chen à Lyon.

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Bibliographie Taichi Chuan

Tai Chi Lyon - Catherine Despeux Taijiquan Art Martial Technique de Longue Vie

Catherine Despeux – Taijiquan – Art martial, technique de longue vie

Pour une approche académique (ayant de fait peu de rapport avec la pratique mais historiquement et philosophiquement intéressant).

Catherine Despeux, Taijiquan – Art martial, technique de longue vie.

Tai Chi Lyon - Taiji Quan - Art martial ancien famille Chen Nguyen Dufresne 

 Taijiquan, art martial ancien de la famille Chen

Sans doute le livre le plus intéressant et le mieux documenté en langue française sur l’histoire et les origines du Tai Chi Chuan  (Tai Chi style Chen de Chenjiagou). Epuisé, disponible en occasion.

Taijiquan, art martial ancien de la famille Chen

 

 

 

  1. On pourrait à juste titre se demander ce qu’il faisait avec un bâton dans la cuisine.
  2. Si l’on recherche une pratique ne demandant quasiment aucun investissement personnel – approche il est vrai plus adaptée à la mentalité consumériste moderne – il faut alors mieux se tourner vers des formes modernes de Taiji-Quan, de type gymnique ou New Age. L’on pourra alors sans encombre remplacer le temps de pratique par un temps de discours théorique sur la pratique, voir un intellectualisme bien français
  3. La paternité de la création de la « Nouvelle Forme » est en réalité plus complexe. Nous y reviendrons dans un autre article.